La Bretagne, ses algues, ses agriculteurs et ses touristes

Publié le par lennoes

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Avec les algues, on peut faire beaucoup de choses: des produits de beauté, des compléments alimentaires (la fameuse spiruline), et des plats originaux . On peut aussi créer un gigantesque scandale médiatico-politico sanitaire.

 

La toxicité des algues a été officiellement reconnue l'été dernier après la mort d’un cheval, intoxiqué fin juillet à Saint-Michel-en-Grève par les émanations d’hydrogène sulfuré (H2S) s’échappant des algues en décomposition.

La bête a succombé en quelques minutes alors que son cavalier, victime d’un malaise, a pu être sauvé in extremis par un témoin.

La mort suspecte d’un salarié qui transportait des algues vertes, toujours dans les Côtes-d’Armor, a ensuite relancé le débat.

Les algues sur les belles plages bretonnes, cela fait mauvais genre. Et bien que le vert soit à la mode, les touristes ont l'odorat un peu trop développé. Bref, tout ça ne sentait pas bon pour le tourisme de la région.

Résultat: le gouvernement a sorti de son chapeau un plan anti-algues vertes présenté début février à Rennes.
Ce plan de 134 millions d'euros sur 5 ans (pas une année de plus!) préconise des changements de pratiques et de méthodes agricoles, tout en prenant en compte les contraintes des agriculteurs.
Pas facile de contenter tout le monde ou du moins de ne fâcher personne....
Pour faire disparaître ces algues qui puent et qui tuent, il faut d'abord les ramasser puis les traiter.
Concrètement, trois plateformes de compostage des algues vertes vont être créées dans les Côtes d'Armor d'ici 2011.
Mais il est aussi question de reconquérir les zones naturelles et de dénitrifier les campagnes en réduisant les apports d'azote. Le plan prévoit également de soutenir financièrement la méthanisation, à la fois des algues et du lisier, pour produire de l'énergie.

On pouvait s'en douter, ce plan n'a pas fait l'unanimité.
'Les agriculteurs ne vont pas prendre en charge le ramassage et le traitement des algues. Les agriculteurs pollueurs s'en sortent très bien", dénonce Denis Baulier du collectif Urgence marées vertes. "Le curatif (le ramassage des algues sur les plages) ira très vite mais en revanche tout ce qui est préventif est remis à plus tard, y compris le respect des directives européennes", déplore Jean-François Piquot, porte-parole de l'association environnementale Eaux et Rivières de Bretagne. L'agriculture intensive et les plans d'épandange ne sont pas remis en cause.

Le problème est complexe. Je vous laisse découvrir ce reportage de Benjamin Lucas, lauréat du concours Planète reporter organisé par Le Monde et Youtube.

Publié dans Bretagne

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